Mon deuxième prénom est sympathie [Monica]

Cassandra sortie de l’église après le service du dimanche. Elle ne fréquentait pas le lieu saint parce qu’elle était croyante mais simplement c’était le meilleur endroit pour dormir après une nuit folle. Sa nuit de samedi avait effectivement été très mouvement avec d’abord un défilé qui s’était fini en réception ennuyeuse que la française avait fuit pour aller dans une boite de nuit à la mode où elle avait bu plus que de raisons, ainsi au petit matin le silence et la plénitude de l’église lui avait paru le meilleur endroit pour faire un petit somme. Bien sur lorsque le prête, du haut de sa chair avait commencé à débité son discours la brune avait été obligée de se réveillé mais finalement le ton monocorde et le faible pouvoir des mots prononcé par le religieux avaient joué le rôle de berceuse et Cassie s’était rendormie aussi sec, ne sursautant que lorsque les cloches carillonnèrent.

Les yeux dans le vague et le teint peu frais le mannequin se tenait sur le parvis en attendant de prendre une décision sur la suite des évènements. Elle sortie un petit miroir de son sac à main et s’observa. Un petit coup de blush et de crayon et elle pourrait juste avoir l’air de s’être levé tôt pour la messe plutôt que de n’avoir pas dormis. Après ce raccord maquillage la française s’assit tant bien que mal sur les marches du parvis en faisant simplement attention à se que sa robe fourreau rouge sang ne remonte pas trop. Elle avait placé une grosse ceinture noire à sa taille pour assortir le tout à ses talons haut Christian Louboutin. Cassie aurait bien prit un petit déjeuner malheureusement elle n’avait aucune envie de se trimballer pour s’acheté quoi que ce soit. Peut-être pourrait-elle abordé quelqu’un qui irait le lui chercher.

La brune se mit à observer la foule. Il lui fallait une personne qu’elle pourrait convaincre facilement par l’argent mais qui ne serait pas tenter de les lui voler. Quelqu’un ne refusant ps un minimum d’autorité mais pas trop peureuse. Pas facile de trouver de bon employé de nos jours. Cassandra se demanda si elle pouvait embêter son assistante pour que celle-ci lui apporte un véritable festin là sur les marches mais cette idiote serait capable de ne pas comprendre. Puis la française se rappela qu’elle l’avait renvoyée la veille au soir lorsque…quel était son nom déjà ? Bref elle avait viré cette incompétente qui ne comprenait pas la différence entre bleu foncé et bleu nuit. Au loin Cassie repéra une femme qui pourrait faire l’affaire, les traits de son visage étaient calmes et sereins et son sourire indiquait une certaine gentillesse. Lorsqu’elle passa à proximité, le mannequin l’interpella.

« Hey vous ! Je vous offre 100 billets si vous acceptez de m’apporter un petit déjeuner de ce café là-bas. »

Dit-elle en désignant un café chic de l’autre côté de la rue. Après coup la française aurait pu être un peu polie mais cela n’avait jamais vraiment été son genre et la faim la rendait déraisonnable.

Monica est une fille matinale qui aime se promener au première lueurs du jour pour voir changer les couleurs sur l'environnement qui l'entoure. Elle s'imprègne ainsi des nuances qu'apporte le soleil levant et de l'ambiance calme qui règne, bercé par le chant harmonieux des oiseaux. Si peu de gens dans les rues le matin ! On est pas presser par la cohue; les seules personnes présentent sont des salariés qui se dépêchent d'aller au boulot. Cela laissait tout le temps à notre artiste de flâner dans les rues et les rares parcs déjà ouvert.

Ce matin là était une belle mais fraiche journée car aujourd'hui, il ne pleuvait pas. La pluie, Monica n'aimait pas vraiment ça – et puis comment dessiner sous la pluie ?! D'ailleurs, elle venait juste d'en terminer un : une branche aux courbes élégantes qui pointait son bras nu en direction du soleil levant qui lui donnait de jolies reflets roses et ainsi, l'habillait d'un voile ombré dans le matin clair. Elle y pensait encore sur le chemin du retour. Cela ferai un très beau tableau une fois l'ajout de couleurs à la peinture à l'huile effectuée.

Monica passa devant une grande église, sur une place où il y avait foule, sûrement à cause de la fin de l'office, et s'arrêta un moment devant celle-ci pour en admirer son clocher qui pointait droit vers le ciel. Il se mit à carillonner et le son des cloches résonna autant dans le cœur de la jeune femme que dans l'air frais de la place. Elle sourit.
Mais elle fut interrompu dans sa rêverie par un cri. En baissant les yeux, elle s'aperçut qu'il semblait lui être adressé. Il venait d'une grande femme brune plutôt jolie, plus âgée qu'elle – si on compte en année humaine bien sûr! - et habillé de façon très chic avec une longue robe fourreau rouge sang et des talons haut, de marque semblait-t-il. Elle venait de l'interpeler en la montrant du doigt.
* Drôle de tenu * pensa Monica, et de fait, qui s'habillerait ainsi de rouge pour aller à la messe. C'était si voyant !
Après ce rapide examen, elle se rendit compte que la femme en question lui avait demandé de faire quelque chose pour elle. Mais quoi ? C'était bien la question ! Monica n' avait pas écouté un traite mot de ce que lui avait dit la jeune femme, plongée dans ses pensées comme elle l'était.

Elle s'approcha donc et demanda:
« Excusez-moi, vous disiez ? »

Malgré son inattention, Monica nota tout de même que son interlocutrice désignait un café du doigt. Il devait donc s'agir de quelque chose en rapport avec ça. Rien de bien difficile pour elle, toujours partante pour rendre service. Mais la jeune femme au fourreau rouge sembla bien mécontente de devoir se répéter. Elle devait être habitué aux gens qui lui obéissent dès qu'elle ouvre la bouche. Son statut semblait élevé et sa beauté ne gâtait rien. Bien que sur le moment, l'agacement de la situation marquait son visage et la rendait nettement moins belle !

Cassandra fut véritablement agacé que la jeune femme brune qu’elle venait de pêcher au hasard dans la foule n’aie pas prêté plus grande d’attention à ses paroles. Quel était son problème, elle ne voulait pas récupérer l’argent ou quoi ?! Une fois la crispation d’agacement passer, Cassie prit une grande inspiration pour rester calme et ouvrit son micro sac à main et ne sortit que la somme promise. Elle l’agita un moment comme si elle ne savait pas ce qu’elle allait en faire et regarda plus attentivement sa futur interlocutrice. Elle était plutôt jolie avec un regard on ne peut plus envoutant mais sa tenue quelconque la rendait à son tour très banale.

« Je vous donne ces beaux dollars si vous allez me chercher un petit déjeuner au café là-bas… »

La française avait articulé et détaché toutes ses syllabes pour être sure de se faire comprendre comme lorsque l’on parle à une personne mentalement déficiente. Non qu’elle présuma que cette jeune femme l’était d’office mais sa précédente réaction ne la désignait certainement pas en tant que gagnante des génies MacArthur. Et de toute manière la brune avait remarqué que les gens l’entourant ou qui gravitaient plus ou moins consciemment autour d’elle, n’étaient jamais très fufutes. D’accord le mannequin ne possédait pas un QI extraordinairement élevé et son intelligence se comptait dans la moyenne populaire mais son machiavélisme la rendait non seulement perfide mais avec surtout un certain sens de la logique qui faisait très bien travailler son cerveau. C’était ironique, être méchant rendait intelligent, enfin ce n’était pas une théorie applicable à tous les démons mais tous de même.

« Alors c’est oui ou non ? N’importe quoi tant que j’ai à manger et de la caféine. »

Encore une fois la française avait exagérément articulé ses phrases pour se faire comprendre. Non elle ne croyait pas vraiment que la brune fut idiote mais elle ne voulait pas avoir à répéter douze mille fois la même chose parce que son interlocutrice ne serait pas attentive. Une fois suffisait amplement, au moins si elle pensait qu’elle insultait son intelligence cette gamine aurait peut-être le réflexe d’être plus sérieuse. Qui cracherait sur autant d’argent en si peu d’effort. D’accord Cassie aurait put le faire elle-même mais c’était tellement plus sympathique d’avoir les autres qui le font pour soi. Le mannequin attendit une réponse ou un geste de la part de la jeune femme, qu’elle sache si elle devait remballer son argent et trouver quelqu’un d’autre pour son petit-déjeuner ou si celle-ci serait serviable. Elle avait un visage si doux, elle n’oserait tout de même pas lui dire non. Du moment qu’elle n’était pas aussi niaise que ce gamin qui voulait connaître la magie. Quel était son nom déjà ?!

En effet, la femme était vraiment mécontente que Monica n'ai pas compris sa question et en plus, elle la prenait pour une idiote ! Elle détachait ses mots les un des autres comme si elle parlait à une sourde ou à une débile mentale. Tout ça pour dire qu'elle voulait un petit déjeuner en échange d'une liasse de billets. Monica ne comprenait pas vraiment ces personnes là. Alors qu'il lui suffisait de se lever et de faire 300 mètres pour atteindre le café en question, elle préférait payé quelqu'un une fortune pour qu'elle le fasse à sa place ! Monica la regarda s'éventer doucement avec ses billets comme on voit le faire dans les films pour faire chanter une personne dans le besoin par exemple. Mais Monica n'était pas une personne vénale, juste serviable. Elle prit les billets dans la main de la jeune femme et les compta :il y avait là 100 dollars comme elle l'avait dit. L'être de lumière pris 50 dollars et lui rendit le reste.

« Cela suffira amplement pour vous payer un petit déjeuner. A vous comme à moi ! »

Effectivement, la jeune femme n'avait pas encore mangé. Elle s'était contenté de prendre un café vite fait avant de partir et la faim commençait à se faire sentir. Monica tourna le dos à la grande femme brune pour traverser la rue et l'entendit marmonner quelque chose dans sa barbe. Elle ne prit pas attention à cela. Aucune importance. Elle ferai ce que la femme lui avait demandé lui avait demandé et celle-ci ne pourrai donc plus se plaindre ensuite. La jeune femme entra dans le café qui était presque vide; seul quelques croyants sortant de la messe était présent; on les remarquait à la façon dont ils étaient habillés, très chic pour un dimanche matin.
Monica faisait la queue à la courte file formé devant le comptoir quand elle ressentit un léger malaise. Elle regarda de droite et de gauche pour enfin s'apercevoir qu'on l'observait. Un homme était assis à une table dans un coin de la salle, au delà du comptoir. La table était partiellement caché par une grande plante artificiel, c'est pourquoi Monica n'avait pas remarquer l'homme avant. Un petit albinos en veste grise qui la regardait fixement. Un instant, elle croisa son regard et cela la rendit encore plus mal, et pas qu'à cause des yeux rouges. Comment personne ne remarquait sa présence à part elle ? Elle tenta de l'ignorer – et c'était dur.
Mais justement, c'était son tour de commander. Plus vite elle sortirait du champ de vision de cet homme bizarre et donc du café, plus vite elle se remettrait de cette impression de malaise !
Elle regarda le vendeuse au visage avenant, un grand sourire sur le visage, qui lui demandait ce qu'elle désirait. Monica réfléchit un instant en regardant ce que proposait le petit café avant de lui répondre.

« Hum … Je vais prendre un grand café noire avec sucre et lait à côté et un cappuccino. Et je crois que je vais également vous prendre deux fois chaque viennoiserie que vous avez, ainsi que deux parts de chaque pâtisserie s'il vous plaît. »

La vendeuse resta un moment bouche bée devant la demande gargantuesque de Monica, interloquée. Puis celle-ci ajouta en souriant:

« A emporter bien sûr. Je n'ai pas l'intention de manger tout ça toute seule ! »

Monica commença un rire qui d'habitude était léger et faisait sourire les personnes qui l'entouraient mais aujourd'hui, il lui sembla faux. La pression du regard de l'albinos qui continuait à l'observer la rendait nerveuse. Elle s'arrêta donc de rire avant que la serveuse la prenne réellement pour une folle dépendante de sucre et en manque.
Elle attendit au comptoir que la serveuse fasse le café et le cappuccino, et emballe la quantité énorme de nourriture qu'elle lui avait demandé en tambourinant des doigts sur le bois clair. Heureusement personne n'attendait derrière elle; les autres clients étaient déjà tous partit et il ne restait dans le café que Monica, la serveuse, et … l'homme à la veste grise et aux yeux rouges. Mais la serveuse prenait son temps !! Il lui fallait cinq bonnes minutes pour emballer deux croissants et deux pains au chocolat ! La jeune femme s'impatientait. Et c'était d'autant plus dérangeant parce que ce n'était pas dans ses habitudes.
Enfin, la serveuse arriva au bout de la commande et déposa un gros sac en papier devant elle sur le comptoir. Elle tapa sur sa caisse et demanda 40 dollars à Monica. C'était moins que ce qu'elle avait escompté. Elle lui tendit les billets que la jeune femme brune légèrement acariâtre lui avait donné et la serveuse lui rendit la monnaie. Enfin, la jeune femme pourrait sortir ! Un rapide coup d'œil dans le coin de la salle: derrière la plante, l'homme la fixait toujours. Elle chargea le sac en papier sur son bras droit et pris les gobelets de boisson chaude dans son autre main et … vite, direction la porte de sortie !
Mais Monica s'arrêta net devant celle-ci car l'albinos l'attendait, un sourire malicieux aux lèvres, en lui tenant la porte. Elle ne l'avait pas vu se déplacer. Comment était-il arrivé si vite jusqu'ici ?

« Je vous en prie Mademoiselle. » dit-il en balayant l'espace les séparant avec sa main en direction de la sortie. Monica n'hésita pas un instant mais ne le quitta pas des yeux en passant devant lui. Une fois arrivé dehors, elle s'apprêta à refaire le chemin vers l'église afin de retrouver la brune au fourreau rouge et malgré sa mauvaise humeur, la jeune femme préférait se retrouver le plus vite auprès d'elle plutôt que de rester un instant de plus avec cet étranger au comportement suspect !
Mais elle n'eut pas le temps de faire trois pas, que l'inconnu l'aborda à nouveau. En la regardant droit dans les yeux, il lui dit:

« Puis-je vous aider ? Chargé comme vous l'êtes, vous ne refuserez pas un peu d'aide, n'est-ce pas ? »

L'homme lui toucha la main et Monica se sentit de plus en plus faible. Elle n'avait même pas eu le temps de refuser son offre. Une énergie passait entre les deux corps, allant de celui de l'être de lumière à l'albinos. Elle se mit à trembler et soudain, ces genoux ne la portait plus. Il ne s'était écoulé que deux minutes entre le contact de l'homme et la chute à genoux de Monica. Son sac était tombé sur le bord du trottoir et ses bras pendaient le long de son corps sans plus de force désormais qu'une poupée de chiffon. Elle fournit un effort surhumain pour détourner son regard de l'homme et regarder en direction du parvis de l'église. Là, elle vit que la jeune femme au fourreau rouge s'était relevé, debout sur les marches supérieur de l'escalier. Elle croisa son regard et fit une prière secrète, un appel à l'aide que personne n'entendrait car il n'avait pas eu le temps de franchir ses lèvres.
* A l'aide *
Et elle s'effondra. Son dernier effort pour s'exprimer avait vidé ses forces et son énergie continuait de passer de son corps à l'albinos.

Cassandra fut soulagée et heureuse de voir que la brune qui lui faisait face avait décidé d’agir, elle lui prit les billets, les compta et lui en rendit la moitié prétextant que 50 dollars était amplement suffisant. Cette petite avait du cran, la française aimait ça, ainsi que son sens de l’économie. Le mannequin avait beau roulé sur l’or et dépenser sans compter, elle aimait les gens qui savaient faire preuve de modération, cela compensait pour son porte-monnaie percé. Elle retint aussi que cette femme comptait bien s’offrir elle aussi un petit quelque chose à manger avec l’argent, c’était son droit après tout, une fois l’argent en main, ces billets étaient les siens et elle pouvait les dépenser comme bon lui semblait. Et Cassie adorait manger accompagnée. Une des rares choses qu’elle appréciait.

La sorcière observa donc son employée éphémère traverser la rue et entré dans le petit café que lui avait désigné Cassandra un peu plus tôt. Cette dernière resta assise sur les marches du parvis de l’église, appréciant que celui-ci se vide au fur et à mesure de quel culs bénis dégageaient pour le repas de famille. D’accord elle-même avait assisté au service mais avait dormir pendant une bonne partie de celui-ci. Son estomac gargouilla pour manifester sa faim et la brune jeta donc un regard de l’autre côté de la rue en se demandant ce qui pouvait bien prendre autant de temps. Il ne pouvait pas y avoir tant que de personne que ça dans ce salon de thé et cette gamine ne pouvait pas être en train d’hésiter devant un buffet gigantesque vu la taille de l’établissement.

Enfin elle la vit ressortir accompagnée d’un type des plus louches. Tellement louche d’ailleurs que Cassie se redressa et descendit quelques marches, comme prête à bondir. Et elle eut raison, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, l’albinos avait envoyé la jeune femme brune au tapis, enfin sur le trottoir. Que lui avait-il fait ?! Concentrée sur cette dernière des mots parvinrent à l’esprit de Cassie aussi distinctement que si on les lui avait criés dans l’oreille. Un appel au secours. Une chance qu’elle soit télépathe ! Sans faire attention à la circulation la sorcière s’élança.

« Hey vous !! »

Cria-t-elle à l’attention du type étrange. En voyant la brune arrivé l’homme aux yeux rouges releva la tête et chercha frénétiquement quelque chose autour de lui. Un complice peut-être. Cassie n’avait pas le temps de se poser la question qu’il commençait déjà courir. Comme elle put elle releva sa robe fourreau et s’agenouilla près de la jeune femme. Elle était livide comme vidée de son énergie, cet homme avait-il put être une sorte de démon, oui vu son apparence cela ne serait absolument pas étonnant. Donnant quelques gifles dans le but de faire revenir la jeune femme à la conscience, Cassandra tentait de voir par où l’autre était partie.

« Aller, réveillez-vous. Mademoiselle ! »

C’était bien sa vaine, parmi toute les personnes qui étaient passées devant l’église il avait fallu que la française prenne celle qui se faisait attaquer par des démons, une sorcière ou une innocente, elle n’en avait cure. Non seulement son petit-déjeuner décorait maintenant le trottoir mais en plus elle ne pouvait pas laisser cet hypothétique démon courir librement dans les rues de San Francisco, pas après avoir gâché son dimanche matin ! Cassie reporta son attention sur la victime alors que celle-ci semblait revenir à elle.

« huuummmmmm »

Mal de crâne. Qu'est-ce qui lui était arrivée pour se sentir aussi mal déjà ? Ah oui, un affreux bonhomme à l'air malade vu la couleur de sa peau et de ses yeux. Mais dès qu'elle avait croisée son regarde rouge sang, elle s'était sentit faible et ne put plus résister à sa volonté de l'écraser à terre. Monica ouvrit ses yeux lourd. Tout n'était pas très clair dans sa tête. Elle vit une femme brune penché sur elle. Qui était-ce ? Ah oui, la jeune femme aigri rencontré sur le parvis de l'église qui l'avait payé pour acheter un petit déjeuner. L'angle était bizarre. Ah, c'était parce qu'elle était allongée. Il faudrait qu'elle se relève. Au fait, où était passé l'homme ? Ou plutôt le démon. Car il n'y avait plus aucun doute maintenant sur sa véritable nature.

« Où est-il ? »

Sa voix était faible. Elle dut se répéter.

« Où est-il passé? »

Elle regarda la jeune femme brune qui l'aida à s'assoir. Encore, elle semblait encore agacée. Évidemment, le petit déjeuner qu'elle attendait et qu'elle avait payé si cher décorait maintenant le trottoir. Et les ventres vides font mauvaise humeur. Elle devait prendre Monica pour une bonne à rien. Sans compter qu'il faudrait lui expliquer comment cela a pu arrivé. Comment expliquer qu'un démon l'avait mise à terre rien que par la force de son regard puis s'était enfui ? D'ailleurs, pourquoi s'était-il enfui ? Il n'y avait rien autour d'elle qui justifiait son départ précipité. A moins qu'il n'ait eu ce qu'il voulait ?! Mais elle n'était pas morte. Encore une bizarrerie. Les démons ne laissaient habituellement aucun témoin vivant de leurs méfaits quand ils le pouvaient. A moins que ..... cela aurait-il un rapport avec la jeune femme brune présente à ses côtés ?

« Que s'est-il passé ? Avez-vous vu par où il s'est enfui ? Il faut le rattraper ! »

Elle se releva maladroitement. La jeune être de lumière n'avait pas les idées claires. Tout se bousculait dans sa tête mais elle était sûr d'une chose : il fallait le retrouver et le neutraliser ! Mais elle ne pouvait pas embarquer une humaine normale dans sa poursuite. Il fallait qu'elle se débrouille seule pour cette fois.

Cassandra se demandait encore pourquoi elle n’avait pas accepté ce weekend à la plage plutôt que de resté en ville et attirer les problèmes. Longtemps la française avait cru que seules les sorcières qui chassaient les démons se retrouvaient avec des soucis de se genre mais bien sur elle s’était mise le doigt dans l’œil. Si sa part de chance était relativement grande comparée à la moyenne populaire il fallait bien une contrepartie. Et visiblement le destin avait décidé que Cassie devait venir en aide aux autres de temps en temps. C’était impensable pour elle qui avait toujours été très égoïste et avouait sans honte adoré ça. Enfin maintenant elle ne pouvait plus reculer, ce petit bonhomme avait mit son dimanche en miette, ce n’était que justice que la brune fasse pareil avec sa tête.

« Comme tous les lâches il a fuit ! »

Répondit un peu sèchement Cassandra à la jeune femme qui s’était réveiller mais restait tout de même encore un peu dans les vapes. Le mannequin se fit la réflexion que pour une fille qui venait de se faire attaquer, elle ne paraissait pas très perturbée, ce qui signifiait qu’elle appartenait au monde magique. Cassie roula des yeux. Elle ne savait pas ce qui arrivait à la magie dans San Francisco mais cela faisait plusieurs fois que dès qu’elle sortait sa route croisait celle d’un sorcier ou d’un démon. C’était encore plus efficace que les rencontres par internet. Qui était donc cette jeune femme assise par terre, quel était son secret, ses pouvoirs ?! La française finirait par le savoir mais probablement pas en posant la question. D’ailleurs la brunette se relevait et voulait déjà se mettre en chasse.

« D’abord calme-toi ! Avant qu’on ne se mette à courir après ce gus est-ce que au moins tu sais ce qu’il est ? »

Cassie avait l’habitude de tutoyer les autres car la plus grande partie de ses interlocuteurs se trouvaient être à ses ordres et se contentaient d’obéir sagement. Mais son instinct lui disait que cette fille ne serait pas de cette trempe, n’avait-elle pas déjà discuté pour 100 pauvres malheureux dollars ? Il n’était pas midi que déjà la quadragénaire aurait échangé son café contre n’importe quel alcool à plus de 35%. Et surtout elle ne doutait pas que cette gamine comme n’importe quelle sorcière bénéfique ne réfléchissait pas avant d’agir. Le mot pour ses gens était stupide, un peu comme sa fille Lexie en somme. Tout son blabla sur le bien et le mal lui donnait la nausée.

Patientant pour que la brune lui réponde, Cassie cherchait tout de même sa mémoire pour savoir où elle avait déjà vu ce type de démon. Dans un grimoire probablement mais vu qu’elle ne chassait jamais intentionnellement pour ne pas offenser ses amis maléfiques, le mannequin ne faisant pas forcément attention à ce qu’elle pouvait lire dans ces ouvrages. Soudain quelque chose attira son regard. Soit l’agresseur était revenu soit il possédait un jumeau. Un peu plus loin sur le trottoir un homme à la peau fantomatique et les yeux rouges cherchait frénétiquement quelque chose ou quelqu’un. Elle coupa la jeune femme en plein milieu de sa phrase.

« Là bas, il y en a un autre, il va nous mener à celui qui t’as attaqué. Viens. »

Avec ce verbe Cassandra ne laissait pas le choix à sa compagne de dire non mais ce n’était pas un souci. C’était elle qui s’était fait attaquer et voulait retrouver son assaillant, elle ne rebrousserait pas chemin maintenant.

Il fallait admettre que cette femme exigeante et imposante de premier abord, savait calmer les gens! Elle s'adressa à Monica de manière calme et simple, sans s'étonner du fait qu'elle - et son petit déjeuner - aient atterri par terre avec seulement un contact de cette homme. La brunette ne se formalisa même pas du fait que la jeune femme la tutoie ! Mais ce qui la surprit le plus, c'est sa manière de nommer l'agresseur. Elle n'a pas demandé qui il était ni ce qu'il avait fait; elle a demandé « ce qu'il était » !

« Je...Je ne...Je ne sais ...pas,...pas vraiment ... » bafouilla-t-elle.

Et c'était vrai. Que pouvait-elle lui répondre d'autre ? À part sa nature de démon et son pouvoir de prendre l'énergie des gens – qu'elle ne pouvait décemment pas révéler aux humains - elle ne savait rien de lui. Elle ne connaissait même aucun moyen de le vaincre. Ce n'était pas vraiment son rayon. On ne lui avait enseigner, pour le moment, que le moyen de guider les jeunes sorcières vers la voie du bien et de les aider à contrôler leurs nouveaux pouvoirs. Elle n'avait même pas encore le pouvoir de soigner ! *Un être de lumière bien inutile * se disait-elle. Mais il lui restait toujours l'envie de poursuivre ce démon et une idée lui viendrait peut être au moment où elle l'aurait attrapé, qui sais ? Ce serait toujours une menace de moins pour les autres sorciers et sorcières !

Le temps de reprendre son souffle et quelques forces, à peine... Monica ouvrir la bouche et commença une phrase qu'elle n'eut jamais le temps de terminer:

« Mais qui êtes … »
L'identité de la jeune femme au fourreau rouge l'intriguait au plus haut point mais elle fut interrompu par celle-ci. Elle avait repéré un autre démon, de la même race apparemment.

« Viens »

Il ne fallait pas le lui dire deux fois. Elle se leva et suivi la femme qui s'était mise à la poursuite de l'homme albinos aux yeux rouges. Évidement, celui-ci nous ayant repéré, rechercha immédiatement l'ombre des petites ruelles. Les deux brunes furent embarquées dans une course poursuite qui les conduisit dans les sous-sols de la villes. Étrange situation ! Pas tant de poursuivre le démon, non. Mais plutôt de suivre une femme si bien habillé, elle-même en train de poursuivre un démon dans les bas fonds de la ville.
Enfin, il n'était pas temps de penser à ça. Dans l'immédiat, il y avait plus pressant. Comme la disparition du démon dans une impasse.
Les deux femmes regardèrent autour d'elle afin de repérer une issue possible par laquelle il se serait échappé et Monica indiqua une bouche d'égout ouverte du doigt.

« Ici. » Elle s'approcha.

« Il a du sauter là-dedans. Il n'y a pas d'échelle. »

Monica s'agenouilla et passa la tête dans le trou pour en évaluer la profondeur mais elle n'y voyait pas le fond. Elle se demandait si sa compagne de chasse l'a suivrait sur ce coup là -surtout avec ses talons haut - ou si elle ferait sa précieuse de peur de salir sa robe ou de se casser un ongle. Elle lui jeta un coup d'œil et remarqua qu'elle se tenait à quelques mètres derrière elle. Elle en profita donc pour se pencher encore une fois au dessus du gouffre afin de se servir de son pouvoir en toute discrétion et de jeter une toute petite bille de lumière au fond du trou avant que la femme ne soit trop proche pour voir quoi que ce soit. Elle pouvait ainsi calculer la distance qui les séparait du sol.

« Oups, je crois que j'ai perdu mon stylo. » dit-elle tout haut pour servir de leurre. Elle suivit la lumière des yeux tout en comptant mentalement et ajouta à l'intention de sa compagne:

« Tu es prête à le suivre là-dedans ? Sinon, je peux très bien y aller toute seule. Ça doit bien faire 2 m 50 à sauter. »

Tentative de découragement. Il fallait bien essayer. Après tout, elle ne pouvait pas laisser une humaine – aussi étrange soit elle – l'accompagner dans sa chasse au risque de lui dévoiler le monde de la magie et de l'exposer au danger ! Et puis Monica n'avait pas encore trouvé de moyen de les vaincre mais elle pourrait toujours essayer d'en capturer un par la ruse afin de le questionner. Alors toutes ses paroles n'étaient que fanfaronnade, mais temps que l'autre ne s'en apercevait pas ….

Comme Cassandra l’avait pressentit la jeune femme n’eut pas à se faire prier pour se mettre aussi en chasse. Mais le démon tel un rat menacer se refugia dans les ruelles et l’ombre qu’elles pouvaient lui procurer, vu ses yeux il ne devait de toute façon pas apprécier la lumière du jour à sa juste valeur. Le mannequin maudit un instant ses talons hauts mais elle était habituée à marcher avec et surtout en cas de combat, ils se révéleraient une arme de choix, car ces démons ne s’en tireraient pas à si bon compte ! Quand elles arrivèrent à une impasse, la brune eut envie de hurler mais sa comparse sembla avoir toujours la trace de leur cible. Une bouche d’égout. Cassie aurait dû s’en douter, son démon était une sorte de rat qu’il fallait exterminer. Elle restait cependant relativement réfractaire à l’idée de descendre là-dedans avec sa tenue de soirée.

« C’est bien ma veine ! »

Se dit la française à voix haute alors que déjà la brunette avait la tête dans le trou. Elle semblait examiner l’endroit et Cassandra se demanda comment elle pouvait faire dans le noir mais puisqu’elle était aussi magique peut-être que son pouvoir consistait en une sorte de vision infrarouge ou radar thermique. Elle parla ensuite de stylo ce qui le mannequin trouvait un peu louche, mais elle tilta à cet instant que cette demoiselle n’avait donc pas comprit que Cassie était aussi une sorcière, ou du moins une créature magique, car la quadragénaire n’était pas sure de la race de son acolyte.

Face au manque de réaction du mannequin, la jeune femme rajouta, avec un tutoiement qu’elle pouvait très bien se charger de ce démon toute seule. Mais bien sur, elle oubliait un peu vite qu’il était surement deux et qu’un l’avait déjà mise KO en un claquement de doigt. Tant pis, Cassandra paierait le teinturier mais le démon avait ruiné son petit déjeuner, soit son argent et personne ne pouvait s’attaquer impunément au compte en banque de la française.

« C’est bon je te suis. »

Fit Cassie avec un geste de la main. Elle aurait presque poussé la brune pour passer la première mais si celle-ci passait avant elle prenait les différentes trainées de crasses qui pouvaient souiller ce conduit. Lorsque se fut son tour de descendre dans les égouts, la sorcière ne faisait plus vraiment sa maline. Déjà s’accroupir releva de l’exploit mais se laisser descendre le long du conduit fut pire que tout. Elle pouvait sentir la poussière se déposer sur sa robe et les tâches se former, par précaution elle avait retiré ses escarpins mais à l’atterrissage elle sentit bien la douleur de la hauteur parcouru. Mais par chance, rien de cassé.

« Bon sang il fait noir comme dans un cul ici ! »

Fit remarquer Cassie avec une phrase pleine de grâce et d’élégance. Ceci ne lui plaisait pas du tout, les démons avait l’avantage du lieu car s’ils s’étaient planqués là, c’était probablement parce qu’ils connaissaient les lieux. La sorcière chercha le poignet de sa complice pour qu’elles ne se perdent pas dans ce labyrinthe obscur.

Les deux jeunes femmes atterrirent l'une après l'autre au fond du trou dégoutant débouchant sur les égouts. La femme accompagnant Monica fit une remarque adorable sur la non visibilité du lieu tout en attrapant sa main. Jamais elle n'aurait pu faire une remarque aussi peu élégante ! Il n'empêche qu'elle avait bien raison mais Monica hésitait à montrer ses pouvoirs malgré le fait que la femme ait accepté si facilement de la suivre dans les méandre d'un « cul » si noir, presque comme si cette situation ne l'étonnait pas, ou plus.
Il faut quand même avancé qu'un cul est surement plus propre que ces égouts. Une puanteur presque insupportable exhalait des eaux clapotantes dans laquelle baignaient leurs chevilles. Monica porta sa main à son cou et remonta le col de son pull afin de recouvrir son nez.

« Il me faudra bien trois jours de bain parfumé pour supprimer cette odeur sur ma peau ! »

Monica commença a avancer à tâtons dans le noir. De léger bruits de couinement et de mouvement de bêtes, surement des souris et des rats, se faisaient entendre. Notre brune ajouta:

« Puisqu'on se retrouve toutes les deux main dans la main dans le noir et entouré de charmantes petites bêtes, poursuivant un inconnu surement dangereux, on peut peut être en profité pour faire connaissance – à voix basse. Je m'appelle Monica et toi ? »

Monica attendit sa réponse avant de continuer:

« Enchanté même si les conditions ne sont pas les meilleures. Et tu fais quoi dans la vie ? Moi, je suis peintre/dessinatrice. Mon rêve est d'ouvrir une galerie et d'y exposer mes œuvres. »

Leurs murmures raisonnaient doucement dans le dédale de couloirs où elle se trouvaient. Profitant de la discussion comme d'une diversion, et comme elle croyait approcher un carrefour, Monica envoya rapidement son bras sur le côté afin de lancer une de ses petites boules de lumière, puis elle s'exclama, coupant ainsi la parole de sa partenaire:

« Attend, par ici. J'ai cru voir une lumière. »

Elle entraina entraina sa comparse en la tirant par la main. On entendait les clapotis que faisait leurs pas; on peut dire qu'elles n'était pas très discrètes. Plus elles avançaient, plus la lumière se faisait précise et l'obscurité qui les entouraient jusque là se dissout quelque peu, juste assez pour qu'elle se distinguent elles-même. Monica jeta un coup d'œil à sa voisine et vu l'air septique qu'elle avait sur le visage. Il faut dire que la tentative de diversion pour dissimuler l'utilisation de son pouvoir était assez maladroite mais la jeune être de lumière ne connaissait pas encore assez son pouvoir, elle ne le maitrisait pas complètement et celui-ci était encore faible. De plus, elle manquait cruellement d'expérience. Elle saurait sûrement mieux s'y prendre la prochaine fois. Ou peut être pouvait elle faire confiance à cette Cassandra. Elle le découvrira bien assez tôt.

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