Cassandra sortie du studio photo en s’allumant une de ces longues et fines cigarettes, typiquement féminine et mentholées. Le travail d’aujourd’hui n’avait pas été une corvée car le photo graphe était un de ses amis et qu’il s’agissait seulement d’un photocall, ainsi elle n’avait pas eut besoin de se changer douze mille fois, une simple retouche maquillage, un décor de salon et Cassie avait juste eu à agir normalement tout en faisant la conversation à Dominic. Il était déjà tard lorsqu’il avait terminé car le directeur artistique avait absolument tenu à faire un débriefing et à passer en revu toutes les photos de la séance. C’était d’un ennuyeux et d’un inutile mais bon c’était sensé lui gratifié l’ego que l’on décide de prendre en compte son avis.

Dehors, la française fut rattrapée par sa nouvelle assistante qui lui tendit son sac à main, et son planning pour le lendemain. Rien de surchargé, le mannequin pouvait donc s’offrir une soirée de détente en compagnie de Pierre, un promoteur français qui était de passage à San Francisco ce jour-là. Ils s’étaient connu à Paris lors des débuts de carrière de la sorcière et se voyait régulièrement en tant qu’amis. Cassandra dégaina son téléphone portable et retrouva son ami dans ses contacts et l’appela pour lui fixer un rendez-vous à l’hôtel le plus chic de la ville. Son assistante lui trouva un taxi et Cassie s’engouffra à l’intérieur.

Lorsqu’elle en sortie la brune resserra son manteau autour de ses épaules, la soirée était relativement fraiche. Le portier lui ouvrit la porte avec un grand sourire aimable mais Cassandra ne lui jeta pas un regard, il ne faisait que son travail, ses remerciements étaient son salaire. Bien sur la française savait qu’elle était la première sur les lieux mais d’instinct elle balaya le bar de regard quand un visage en particulier attira son attention. Non il ne s’agissait pas de Pierre mais d’une jeune sorcière que le mannequin avait déjà torturée par le passé. Celle dans la tête de qui Cassie avait trouvé le nom Halliwell. Un immense sourire malsain s’afficha alors sur ses traits tendit que la sorcière se dirigeait vers la jeune femme.

« Anna ! Quel plaisir de te revoir ! »

Lança-t-elle gaiement tout en prenant le siège juste à côté de la brunette. Le plaisir ne devait certainement pas être partagé mais Cassandra s’en fichait pas mal. Asticoter la sorcière lui occuperait le temps jusqu’à l’arriver de Pierre ou peut-être même plus que ça car le mannequin n’avait désormais plus qu’une envie, reprendre sa recherche du secret là où elle l’avait laissé dans ce café près de la mairie.

« Comment ça va depuis le temps ? »

Demanda Cassie pour entamer une conversation et obliger Anna à lui répondre. Au passage elle commanda un martini frappé au barman après avoir claqué des doigts pour attirer son attention. L’excitation envahissait la sorcière, cela faisait un moment que son intelligence n’avait pas été mise à l’épreuve et la jeune femme était un sujet tout à fait passionnant. Possédait-elle une once de malveillance et oserait-elle envoyé paitre Cassie ?

Cassandra fut amusée par la réponse que lui fit Anna, rien de palpitant, c’était ironique. Etre une sorcière relevait en soit de l’aventure mais c’était encore pire lorsqu’on avait un rapport avec les Halliwell, et la française le savait cette petite brune appartenait justement à cette catégorie. Elle avait forcément vécu des choses mais bien sur elle fermait son esprit à Cassie, mais Cassie n’en était pas réellement surprise, on attrape rarement la même personne deux fois avec la même technique. Qu’à cela ne tienne, le mannequin se montrerait persistante, elle pouvait avoir une patience de chat lorsqu’elle se concentrait et une souris aussi appétissante qu’Anna valait largement l’attente.

« Moi et bien la routine de mannequin, mais pour certain c’est palpitant. »

Le verre de la sorcière arriva et Cassie en prit une gorgée salvatrice. Non qu’elle eut besoin d’alcool pour se donner du courage ou autre mais un bon verre après le travail était un peu une récompense. Et puis il lui fallait bien quelque douceur puisqu’elle affrontait en ce moment même un adversaire de taille. Anna connaissait maintenant le truc, savait que Cassandra s’infiltrait dans les esprits. De fait pour la française chaque mot prononcé devrait être savamment calculé pour obliger la jeune femme à penser et sans trop se méfier. D’abord il ne fallait pas la brusquée et donc continuer à faire la conversation comme si de rien était.

« Je crois que nous devons remercier le hasard, j’avais un rendez-vous ici mais il semble que je me sois fait planter. »

Pierre pouvait bien aller se faire voir chez les Grecs, Cassie avait trouvé une proie bien plus intéressante et captivante. Que ne pourrait-elle pas faire avec une simple petite information à revendre au démon le plus offrant ?! Oh oui la française avait beau combattre les force du mal de temps en temps elle savait aussi compter des alliés parmi eux. L’avantage de n’appartenir à aucun camp. Reprenant une gorgée de martini, la brune offrit son plus charmant sourire à Anna.

« Et toi, pourquoi être seule ici ? Un chagrin d’amour ? »

Là encore Cassandra plongeait sa ligne au hasard mais sa connaissance des relations humaines l’aidait plus que son pouvoir en cet instant. Elle avait beau ne pas très bien s’occuper de sa fille, elle savait tout de même ce que toute les jeunes filles avaient en tête et même celle qui se font passer pour sérieuse. Mais il ne faut pas être un génie pour savoir qu’une femme seule au bar attend soit quelqu’un soit sait que cette personne ne viendra pas. Et la mine déconfite d’Anna lorsque la sorcière avait croisé son regard ne laissait aucun doute quant à la catégorie dans laquelle entrait l’enseignante.

Cassandra fut satisfaite de voir qu’Anna jouait un minimum le jeu en lui répondant, c’est vrai qu’elle n’était pas obligé et que vu son air coincé, faire la conversation avec la française ne lui plaisait pas forcément. Mais ce n’était pas comme si la brune allait lâcher le morceau si vite, oh que non ! Tout en prenant une gorgée, le mannequin écouta son interlocutrice lui expliqué que son rendez-vous avait probablement eut un imprévu et que même si cela pouvait être excusable les retards l’agaçaient à un point inimaginable. Cassie pouvait tout à fait comprendre car si elle adorait faire poireauter les gens, elle avait par contre horreur d’attendre.

« Oui je comprends. »

Fit-elle comme pour montrer une certaine sympathie alors que clairement elle se fichait de qui pouvait poser des lapins à l’enseignante car ce n’était pas comme si cela affectait sa propre vie. Mais pour continuer à embêter la jeune femme elle devait lui être un minimum agréable, du moins essayer de l’être puisque ce n’était pas dans sa nature alors le feindre n’était pas si facile.

Puis de but en blanc Anna demanda clairement pourquoi Cassandra s’intéressait à son cas. Car si c’était juste pour discuter le bout de gras, elle n’y voyait aucun intérêt. La française appréciait ce cran de la part de la brunette et celle-ci remonta dans son esprit. Ainsi elle n’était pas seulement la jeune femme un peu timide et gauche de leur première rencontre. C’était peut-être une bonne technique d’approche, faire croire que l’on est faible pour mieux tromper l’ennemi. Cette sorcière avait plus de ressource que ce que Cassie avait imaginé et cela lui plaisait. Les adversaires trop faciles l’ennuyaient plus qu’autre chose.

« Effectivement, puisque nous sommes entre gens ‘doués’ j’aimerai que tu m’explique ton lien avec les Halliwell, car je suis très intriguée… »

Le mannequin décida de jouer elle aussi la carte de la franchise. De toute façon la télépathe percerait bien le secret d’une façon ou d’une autre et amener le nom directement dans la discussion forcerait bien Anna à y penser et donc à dévoiler le contenu de son esprit à Cassie. Cette dernière était d’ailleurs concentrée au maximum sur la jeune femme pour ne pas raté une miette de ce qu’il se passerait dans cette petite tête. Mais il y avait maintenant deux options, soit l’enseignante répondait de façon franche ou détournée, soit elle fuyait à toutes jambes. La seconde option pourrait être amusante bien que le mannequin n’apprécia que peu jouer au chat et à la souris. Elle obtiendrait l’information coute que coute.